Alors qu’une récente étude, menée pour Artemis Courtage le 20 février dernier, atteste que 34 % des Français pensent que la situation actuelle n’est pas favorable à la souscription d’un crédit immobilier, les taux d’intérêt de mars 2019 atteignent les records planchers de novembre 2016. Alors, comment expliquer ce ressenti ?
Mars 2019 : les taux d’intérêt battent des records !
Si le mois de novembre 2016 a enregistré les taux d’intérêt les plus bas de son histoire, le mois de mars 2019 pourrait bousculer les repères ! Les courtiers s’accordent à dire qu’en moyenne, le taux brut, hors assurance, est de :
- 1,55 % sur 20 ans (comme en novembre 2016).
- 1,35 % sur 15 ans (comme en novembre 2016)
- 2,35 % sur 30 ans (alors qu’il était à 2,45 % en novembre 2016)
Pour les excellents dossiers, les meilleurs taux enregistrés pour un prêt de 20 ans étaient de 0,78 %, de 0,68 % pour un emprunt de 15 ans et 0,55 % pour un crédit sur 10 ans.
Pourquoi les banques ont-elles tellement envie de prêter ?
Dans l’univers bancaire, la référence pour établir les taux d’intérêt d’un crédit immobilier est l’OAT (Obligation Assimilable du Trésor) à 10 ans : plus son niveau est élevé, plus celui des prêts est élevé lui aussi. Or, s’il était de 0,73 % en janvier 2019, il est passé à 0,55 % au 1er mars 2019. Par ailleurs, le taux directeur de la BCE est à zéro pour la première fois de son histoire, afin d’inciter les banques à prêter pour mieux faire circuler l’argent et agir sur la croissance.
De fait, les banques se montrent plus offensives au niveau commercial, avec des taux très attractifs, pouvant aller jusqu’à 25 points de moins qu’en février pour les meilleurs dossiers.
Attention, si les organismes prêteurs acceptent de rogner leurs marges, c’est uniquement pour attirer de nouveaux clients, qu’ils pourront garder quelques années. Par exemple, depuis janvier 2018, ils sont parfaitement en droit de réclamer la domiciliation des revenus pendant 10 ans en échange d’un taux d’intérêt intéressant.
Parallèlement, ils espèrent assurer leur emprunt et réaliser d’autres placements aux meilleurs rendements qu’un crédit immobilier. Mais sur ce point, aucune obligation légale ne peut être avancée au moment de la signature de l’offre de prêt. L‘emprunteur peut librement changer d’assurance dans la première année (loi Hamon) et choisir d’épargner dans un autre établissement.
Qui bénéficie de cette politique agressive ?
Même si chaque établissement dispose de sa propre politique commerciale, il cible tous prioritairement les primo-accédants : jeunes, ils démarrent leur vie active et n’ont pas encore souscrit à des solutions d’épargne. Mieux, leurs revenus – au fil de l’expérience acquise – ne peuvent que progresser. Pour eux, les banques peuvent assouplir leurs conditions de prêt – tant au niveau de la durée de l’emprunt que du montant de l’apport.
Parallèlement, ces établissements déploient des financements sur mesure pour les autres profils, en offrant les meilleures conditions aux emprunteurs qu’ils souhaitent privilégier.
Si les taux d’intérêt peuvent encore reculer au cours de l’année 2019, sachez que les prix de l’immobilier ne cessent d’augmenter et que les biens de qualité trouvent rapidement acquéreurs. Dès lors, ne vaut-il pas mieux privilégier le logement, pour ensuite s’en remettre aux bons soins d’un courtier pour s’assurer d’une mensualité optimale ?